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Durant son parcours professionnel, tout salarié peut être touché par la maladie, qu’elle soit d’origine professionnelle ou non. 

Que doit faire le salarié s’il se trouve dans l’impossibilité de se rendre au travail pour des raisons de santé ? Quel est le délai à respecter pour prévenir son employeur ainsi que les autres procédures à suivre en cas d’ arrêt maladie ?

Arrêt maladie : certificat médical obligatoire

 

Après la visite chez le médecin, le salarié reçoit un certificat médical attestant son incapacité d’effectuer son travail pour une période délimitée dans le temps.

Ce certificat d’arrêt de travail contient 3 volets :

 

  • Un premier volet pour la Sécurité Sociale, adressé au médecin conseil
  • Un second volet avec la même destination, adressé au service administratif
  • Un troisième volet à remettre à l’employeur

 

Sur ce-dernier, le médecin indique si un arrêt de travail est nécessaire, la date de fin de l’arrêt prescrit, ainsi que l’autorisation (ou non) des sorties.

Délai de prévenance d’un arrêt maladie

 

Le salarié est tenu d’exécuter son travail dans les conditions prévues par l’accord qu’il a signé avec son employeur. Si un jour son état de santé l’empêche de se présenter au travail, il doit prévenir son patron.

Cependant aucune disposition légale n’oblige les employés de respecter un délai de prévenance précis. Souvent ce sont la convention collective, les usages ou le règlement intérieur qui en fixent les termes.

Afin de recevoir les Indemnités Journalières de la Sécurité Sociale (IJSS) qui compensent la perte de rémunération, le salarié doit envoyer son certificat d’arrêt de travail à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) dans un délai de 48 heures.

Jours de carence en arrêt maladie

 

Avant de pouvoir percevoir l’indemnisation, un délai de carence s’applique au salarié en arrêt maladie. En ce qui concerne le versement des IJSS, ce délai de carence est de 3 jours. Autrement dit, le salarié ne percevra l’indemnisation de la part de sa CPAM qu’à compter du 4ème jour d’arrêt.

L’employeur doit, quant à lui, assurer un maintien de salaire en complément des IJSS. Légalement, ce maintien est dû à compter du 8ème jour d’absence. Cependant, une  convention collective ou un accord d’entreprise peut prévoir une réduction voire une suppression du délai de carence.

Enfin, dans certains cas, le délai de carence ne s’applique pas et le salarié touche directement ses IJSS :

 

  • Lorsque le salarié est arrêté pour maladie professionnelle ou accident du travail.
  • Lorsque le salarié bénéficie d’une prolongation de son arrêt de travail ;
  • Après une reprise d’activité de 48 heures maximum entre la fin de son arrêt de travail et le début de l’arrêt de prolongation ;
  • Lorsque l’arrêt de travail du salarié est en lien avec une affection de longue durée, le délai de carence ne s’applique que pour le premier arrêt ;

Contrôle des arrêts de travail par l’employeur

 

Si l’employeur a des doutes concernant le certificat médical émis par le médecin d’un salarié, il peut recourir à un dispositif de contre visite médicale pour s’assurer que l’arrêt est médicalement justifié.

La pratique de la contre visite est reconnue par certaine conventions collectives, ainsi que part l’Accord National Interprofessionnel du 10 décembre 1977.

S’il s’avère que l’arrêt de travail n’est pas fondé, le médecin contrôleur transmet son rapport de contrôle à la CPAM, qui peut suspendre l’indemnisation ou procéder à un nouveau contrôle médical du salarié. De même, si les doutes de l’employeur sont justifiés, il peut interrompre le versement des indemnités complémentaires de maladie.

Les obligations du salarié arrêté

 

Durant l’arrêt maladie, le salarié est obligé de suivre les prescriptions médicales et de s’abstenir de toute activité rémunérée ou non. Pour éviter tout risque de sanction, le salarié doit respecter l’interdiction de sortie ou, selon le cas, les heures de sortie autorisées.

Néanmoins, sous certaines conditions, un salarié peut effectuer des déplacements hors-département ou même à l’étranger. Pour ne pas perdre le droit à toute indemnité ou versement complémentaire, ils doivent se présenter dans un point d’accueil CPAM, munis d’un certificat médical. C’est uniquement après l’obtention de l’autorisation de la caisse d’assurance maladie, qu’ils pourront quitter le territoire sans risque de sanction pécuniaire.

Arrêt maladie et sorties autorisées

 

Pendant un arrêt de travail pour maladie, le salarié se doit de limiter ses déplacements et ses sorties. Cela ne signifie pas pour autant que le salarié doit être restreint à son domicile.

Il peut, sous certaines conditions, quitter son domicile pour ses différentes obligations du quotidien (se rendre à la pharmacie, aller chercher ses enfants à l’école, etc…), mais pas uniquement.

Les sorties et déplacements d’un salarié en arrêt maladie sont soumis à plusieurs règles. Celles-ci sont précisées lorsque le médecin établit le formulaire d’arrêt de travail :

 

  • Les sorties ne sont pas autorisées : le salarié ne peut pas s’absenter de chez lui pendant son arrêt de travail, même en dehors des heures de présence obligatoire ;
  • Les sorties sont autorisées : le salarié est tenu d’être présent à son domicile de 9h à 11h et de 14h à 16h, y compris les week-ends et jours fériés, sauf en cas de soins ou d’examens médicaux ;
  • Les sorties sont libres : le salarié n’est pas obligé de respecter les horaires de sorties autorisées, sous réserve que soient mentionnés les éléments d’ordre médical justifiant cette liberté sur l’arrêt de travail.

Dans tous les cas, il doit avant tout respecter les conditions de sortie mentionnées sur son arrêt de travail. Il est même possible que le médecin prescrive, à but thérapeutique ou pour convenance personnelle justifiée (comme se rendre chez un proche qui s’occupera du salarié malade), une convalescence hors de son domicile.

Reprise anticipée du travail du salarié

 

Le salarié en arrêt maladie peut reprendre son travail avant la date de fin initialement fixée par l’arrêt de travail uniquement lorsqu’une autorisation médicale le permet.

Cette autorisation prend la forme d’un certificat médical établit par le médecin qui a prescris l’arrêt de travail. L’autorisation doit impérativement être remplie par le médecin qui a initialement prescris l’arrêt et rempli le certificat d’arrêt maladie du salarié car celui-ci est le seul à être habilité à autoriser une reprise anticipée.

Si le salarié n’a pas d’autorisation de reprise anticipée en sa possession mais souhaite tout de même reprendre le travail, l’employeur est en droit de refuser cette demande. Dans le cas de figure où une visite médicale de reprise par le médecin du travail est obligatoire, l’employeur conserve la possibilité de refuser la demande de reprise en anticipée pour attendre l’avis du médecin du travail.

A savoir :
La visite médicale de reprise n’est pas systématique mais s’avère obligatoire lorsque le salarié a été absent au moins 60 jours pour une maladie d’origine non-professionnelle.